 
            La Chronique Ovine du Sud Est : Quelques repères pour choisir un aliment agneau
L’énergie : le mode de régulation de l’ingestion
La valeur énergétique d’un aliment pour agneau est exprimée en UFV (Unité Fourragère Viande). Dans la mesure où sa capacité d’ingestion le permet, un agneau régule sa consommation quotidienne d’aliments sur la valeur énergétique de l’aliment lorsqu’il en dispose à volonté. Ainsi, plus l’aliment est riche en énergie, moins il en consomme au quotidien pour la même croissance. Les aliments dits « basses énergie » ne sont donc pas un moyen d’économiser du concentré, au contraire. Ils ne sont pas non plus un moyen de diminuer l’état d’engraissement des agneaux si l’aliment n’est pas rationné.
Les aliments qui dosent entre 0,9 et 1 UFV par kg brut sont ceux qui génèrent le meilleur indice de consommation (kg d’aliment par kg de gain de poids). Des quantités de concentré supérieures sont nécessaires sur la période de finition avec des aliments qui titrent entre 0,8 et 0,9 UFV. En dessous de 0,8 UFV, la compensation n’est plus possible à cause de la faible capacité d’ingestion de l’agneau. Les croissances sont alors diminuées avec une difficulté de finition, voire une impossibilité.
Azote : entre 100 et 110 g de PDI
La valeur azotée d’un aliment pour agneaux est exprimée en PDI (Protéine Digestible Intestinale). Contrairement à l’énergie, l’agneau ne compense pas une valeur insuffisante par un niveau de consommation supérieur. Il diminue alors sa croissance. Quant à l’excès d’azote, il est évacué dans les urines.
Les valeurs dites « idéales » d’un aliment pour agneau de bergerie sont de l’ordre de 100 à 110 g par kg brut. Les aliments qui titrent entre 80 et 100 g sont également adaptés à la finition et n’entraînent pas de consommation supérieure. Cependant, les croissances sont pénalisées et en conséquence, la durée de finition est majorée de 8 à 15 jours. Des aliments dosant moins de 80 g de PDI par kg brut sont synonymes de durées de finition très longues voire d’une impossibilité de finition. Une association avec un fourrage de légumineuses pures permet par exemple de l’éviter.
Minéraux : un équilibre phospho-calcique
Les aliments complets sont équilibrés, y compris en minéraux et vitamines. Les complémentaires azotés en sont, dans leur grande majorité, pourvus. Cela reste à vérifier sur le bon de livraison ou l’étiquette du sac. Pour les mélanges fermiers avec des céréales, protéagineux ou/et tourteaux d’oléagineux, il est conseillé de :
- Choisir un minéral de type 0-20,
- Pour limiter les lithiases urinaires, vérifier que le chlorure d’ammonium figure dans les additifs sur le bon de livraison (non autorisé en Agriculture Biologique).
| A retenir : Valeur énergétique (par kg brut) : • De 0,9 et 1 UFV : « valeur idéale », • De 0,8 à 0,9 UFV : une augmentation des quantités de concentrés, • Moins de 0,8 UFV : une durée de finition très longue voire impossible. Valeur azotée (par kg brut) : • De 100 et 110 g de PDI : « valeur idéale », • De 80 à 100 g : un allongement de la durée de finition, • Moins de 80 g : une durée de finition très longue voire impossible. | En savoir + avec les fiches de Carmejane : – Engraisser les agneaux avec du foin et des céréales de la ferme : https://mrepaca.fr/engraisser-les-agneaux-avec-du-foin-et-des-cereales-de-la-ferme/ – Les mélanges céréales / protéagineux dès le plus jeune âge pour remplacer le concentré du commerce : https://mrepaca.fr/les-melanges-cereales-proteagineux-des-le-plus-jeune-age-pour-remplacer-le-concentre-du-commerce/ 
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Autrice : Laurence Sagot – IDELE
Coordinateur des chroniques ovines : Rémi Leconte – MRE

 
                         
                        