La filière ovine
Les Origines de l’élevage ovin
Le mouton est apparu vers -10 000 ans avant JC.
Sa domestication aurait eu lieu dans le Moyen Orient actuel et son introduction en Europe serait datée d’environ -7 000 ans avant JC. L’élevage ovin s’est ensuite étendu aux pays neufs de l’hémisphère Sud : Australie, Nouvelle Zélande, Afrique du Sud où les grands espaces libres possèdent un sol et un climat favorables.
De la laine à la viande.
D’abord élevé pour la laine jusqu’à une époque très récente, le mouton, depuis le milieu du 20ème siècle, avec le développement des textiles synthétiques, est surtout élevé pour la production de viande.
Un peu de vocabulaire
Agneau : Ovin mâle ou femelle de moins d’un an.
Agneau de lait ou agnelet : Ovin non sevré nourri exclusivement ou essentiellement à base de lait maternel.
Agnelle : Ovin femelle de moins d’un an.
Brebis : femelle ayant agnelé.
Bélier : Ovin mâle de plus de 12 mois non castré.
Mouton : Ovin mâle de plus de 12 mois castré.
La Filière ovine dans le monde
Le Cheptel
En 2014, le cheptel ovin mondial comptait 1.2 milliard d’animaux. Malgré une présence sur les 5 continents, la production ovine se concentre sur quatre continents :
- L’Asie (48% de la production mondiale de viande ovine), avec la Chine comme premier producteur mondial (24% de la production mondiale de viande ovine)
- L’Afrique (20% de la production mondiale de viande ovine)
- L’Europe (14% de la production mondiale de viande ovine)
- L’Océanie (13% de la production mondiale de viande ovine).
Les flux mondiaux
Parmi les grandes zones de production ovine dans le monde, on distingue deux grandes catégories :
- Les zones excédentaires dans lesquelles la production de viande ovine dépasse la consommation : Océanie et Amérique latine
- Les zones déficitaires dans lesquelles la consommation de viande ovine dépasse la production : Amérique du Nord, Union Européenne, Moyen Orient et Chine
Les flux de viande ovine s’orientent donc logiquement des zones excédentaires vers les zones déficitaires. Toutefois, bien qu’excédentaire, l’Amérique latine n’exporte que peu de viande ovine, quasiment exclusivement vers l’Union Européenne et le Brésil. L’essentiel des flux de viande ovine sont donc issus d’Océanie :
- L’Australie exporte majoritairement vers l’Asie, le Moyen Orient, et l’Amérique du Nord ;
- La Nouvelle-Zélande exporte majoritairement vers l’Union Européenne, l’Asie et l’Amérique du Nord.
La filière ovine en Europe
Le cheptel
Le cheptel ovin européen est en recul depuis les années 90. Cette évolution s’explique par des facteurs structurels (vieillissement de la population des éleveurs et difficultés de renouvellement des générations, concurrence des autres secteurs de production pour l’utilisation des terres et du travail, découplage de l’aide à la brebis en 2006, faibles marges de secteur, …) auxquels se sont ajoutés quelques « accidents » tels que la Fièvre Catarrhale Ovine, l’épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001, ou encore des épisodes de sécheresse.
En 2014, le cheptel ovin européen comptait 98 millions de têtes (FAOSTAT). Il est présent dans la quasi-totalité des pays de l’Union Européenne, et plus particulièrement dans les zones défavorisées.
Au Nord, le cheptel européen est essentiellement allaitant tandis qu’au Sud, il est d’avantage laitier. Le cheptel ovin reste majoritairement allaitant (60%).
Les flux européens
La viande ovine en Union Européenne
Production européenne de viande viande ovine (Ovins totaux en 1 000 tonnes équivalent carcasse).
En Union Européenne, on distingue trois catégories de pays :
- Des pays déficitaires, où la consommation en viande ovine est supérieure à la production, tels que la France, l’Allemagne, l’Italie, …
- Des pays excédentaires, où la production de viande ovine est supérieure à la consommation, tels que l’Irlande, l’Espagne …
- Des pays à l’équilibre, où production et consommation s’équilibrent, notamment le Royaume-Uni.
D’un point de vue général, l’Union Européenne est déficitaire en viande ovine. Elle compte d’ailleurs parmi les principaux importateurs mondiaux de viande ovine avec la France et le Royaume-Uni en tête.
Importations de viande ovine eu Union Européenne (source GEB – Institut de l’Elevage d’après EUROSTATS et les douanes françaises – chiffres 2015)
Remarque : Les exportations de viande ovine des pays tiers vers l’Union Européenne se limitent à des contingents annuels négociés lors de l’Accord agricole du GATT de 1994 (au total 286 510 tec – rempli à 70% en 2015). Ces envois bénéficient d’une exonération totale de droits de douane.
Malgré son statut déficitaire en viande ovine, l’Union Européenne est également un petit exportateur de viande ovine vers les pays Tiers. Elle exporte également des ovins vivants vers les pays du pourtour méditerranéen.
Le lait de brebis en Europe
Tandis que le troupeau allaitant européen est en recul depuis les années 90, le cheptel laitier se développe.
La France est le troisième pays exportateur européen de fromage de brebis derrière la Grèce et l’Italie.
La filière ovine Française
Le Cheptel
En France, le cheptel ovin est en recul depuis les années 90. En 2015, il était composé de 7,2 millions de brebis (SSP- Enquête cheptel de novembre 2015, Races de France) dont :
- 3,78 millions de brebis et agnelles saillies allaitantes (en diminution constante depuis les années 90 ; en effet, on en dénombrait 6,32 millions en 1995)
- 1,58 millions de brebis et agnelles saillies laitières (stable depuis les années 90 ; en effet, on en dénombrait 1,56 millions en 1995)
- 160 000 béliers
Présent sur l’ensemble du territoire, le cheptel ovin est essentiellement localisé au Sud de la Loire, dans les régions les moins favorisées.
Remarque : La production ovine dispose d’une grande diversité de modèles de production. Les aptitudes des animaux permettent en effet à cette production de s’adapter à divers contextes et de s’associer à d’autres productions végétales ou animales.
Tout comme le cheptel, le nombre d’exploitations détenant des brebis (allaitantes et/ou laitières) en France est également en recul, plus marqué sur les exploitations allaitantes que laitières :
- 36 575 exploitations détenant des brebis allaitantes en 2015 contre 89 768 en 2000
- 4 727 exploitations détenant des brebis laitières en 2015 contre 6 070 en 2000
Par ailleurs, la population des éleveurs ovins est vieillissante : 63% des éleveurs de brebis allaitantes et 39% des éleveurs de brebis laitières avaient plus de 50 ans en 2013. Les nombreux départs en retraite dans les 10 à 15 ans à venir offrent donc de nombreuses possibilités de reprises d’exploitations vivables et viables.
L’élevage ovin, de forts intérêts agronomiques et environnementaux
Une chance pour les paysages. L’élevage ovin est majoritairement basé sur l’herbe (82% de la ration alimentaire moyenne des brebis en France est composée d’herbe dont 70% est directement pâturée). C’est donc une production dont l’autonomie alimentaire permet de limiter les importations et les transports de céréales et de fourrage mais également d’entretenir les paysages. Parce qu’il est majoritairement présente dans les zones difficiles, l’élevage ovin joue un rôle essentiel dans l’occupation et l’entretien de ces zones en protégeant les sols contre les inondations, l’érosion, et en limitant des risques d’incendies l’été et d’avalanches l’hiver.
Une contribution positive pour la biodiversité. La France compte 56 races ovines reconnues, adaptées à différents territoires. Par ailleurs, les prairies sont des espaces très riches en biodiversité animale et végétale.
Un atout pour la vitalité des zones rurales. Grâce à l’élevage ovin et aux emplois générés par l’ensemble de la filière, c’est tout une économie et un tissu social qui sont maintenus sur ces territoires. C’est aussi une attractivité gastronomique et touristique qui se trouve bien souvent renforcée.
La Production de viande ovine en France
Malgré l’érosion continue du cheptel, les abattages sont stabilisés ces dernières années. Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs :
- Les évolutions du commerce en vif,
- Une hausse de la productivité numérique des brebis
- La progression à la hausse du poids des carcasses.
La France est le troisième producteur de viande ovine en Europe avec un peu plus de 80 000 tonnes équivalents carcasse derrière l’Espagne (117 000 téc en 2016) et le Royaume-Uni (289 000 téc en 2016).
La viande d’agneaux issue des exploitations françaises représente environ 3/4 des volumes d’ovins abattus en France.
Une production avec une saisonnalité marquée
La saisonnalité des abattages et très marquée, avec un pic notable au moment de Pâques, un autre en juin-juillet, et un creux en fin d’année. Cette saisonnalité varie selon les catégories d’ovins :
- L’essentiel des agneaux issus du cheptel laitier est abattu au premier semestre après avoir été engraissé. Cette saisonnalité est directement liée à la saisonnalité de la production laitière dans le bassin de Roquefort (agnelages en novembre/décembre pour une collecte laitière qui débute un mois après les mise-bas).
- L’essentiel des abattages d’agneaux dits standards provenant des exploitations françaises allaitantes et d’agneaux sous signes officiels de qualité (SIQO), a lieu entre Pâques et le début de l’automne.
- Les agneaux de lait sont abattus majoritairement à Pâques et pour les fêtes de fin d’année.
- Les abattages d’agneaux importés vivants ont lieu surtout autour de Pâques, du Ramadan et de l’Aïd.
- Les abattages d’ovins adultes sont plus importants au cours des mois d’été, en lien avec le respect de la période de détention obligatoire des brebis pour toucher l’Aide Ovine.
La consommation de viande ovine en France
La France est un pays déficitaire en viande ovine, autrement dit, la consommation dépasse la production. En 2015, seulement 43% de la viande ovine consommée en France était d’origine française. Ce constat laisse entrevoir un potentiel de développement avec des perspectives de marché favorables.
Après avoir connu une période de forte augmentation entre les années 30 et la fin des années 80, la consommation de viande ovine est orientée à la baisse depuis le début des années 90 : on est passé 5,4 kg/hab/an en 1990 à 2.6 kg/hab/an en 2015 (soit -2.8 kg par habitant en 25 ans). En effet, l’érosion de la production et des importations couplée à un prix au détail élevé, à une image plutôt négative et à l’essor des messages anti-viandes ont conduit à un recul de la consommation ainsi qu’au vieillissement des consommateurs.
Demain j’élève des brebis
Entre tradition et modernité, l’élevage ovin est en pleine mutation.
En phase avec les conditions de vie actuelles, le métier d’éleveur ovin est passionnant. Chaque jour, dans toutes les régions françaises, près de 20 000 éleveurs professionnels s’investissent pour produire de la viande et du lait de qualité …
Retrouvez dans cette plaquette d’informations, les principaux chiffres clés, les atouts, les qualités et les principales étapes et contacts pour devenir éleveur de brebis.